Traditionnellement l’impression sur tissu se fait soit de façon artisanale, comme par exemple pour le Wax et le Bazin en Afrique. Elle est souvent industrielle en Europe, en Chine et dans les autres centres mondiaux de production. Ces deux approches ont pourtant des limitations et des inconvénients majeurs.
Dans les deux cas on constate que, bien que les méthodes d’impression soient très différentes, elles sont basées sur la même idée: l’utilisation d’une forme d’impression reproduisant sur le tissu le motif souhaité.
Image obtenue par le masquage du support
L’utilisation d’une forme imprimante pour obtenir un motif graphique est vieux comme l’humanité: il remonte à la préhistoire. Les mains posées sur les parois des grottes les masquent de l’action des pigments colorés soufflés dessus.
Impression Wax: Rouleaux de report de cire protectrice
Pour l’impression Wax, une cire protectrice est déposée sur le tissu avant qu’on ne le plonge dans la teinture: Seules les zones non protégées sont teintes dans la couleur et le motif choisis. Autant de couleurs, autant d’étapes cire & teinture !
Impression par sérigraphie
La sérigraphie utilise un écran de soie très fine qui fait office de tamis pour l’encre, qui ne peut franchir l’écran que là où se trouve l’image. Ici également, autant de passes d’encre qu’il y a de couleurs différentes. Patience et dextérité obligatoires…
Toutes ces techniques ont été industrialisées, c’est à dire mises en place en usine en utilisant des machines plus ou moins automatisées et très productives. Elles n’en restent pas moins toujours aussi complexes, nécessitant de nombreuses et délicates opérations de nettoyage, de réglage des couleurs, et d’ajustement précis des motifs devant être réalisés au moyen de nombreux tests.
Pour ces raisons, quatre problèmes restent incontournables lorsque l’on cherche à imprimer du tissu avec des techniques traditionnelles:
- La qualité de l’impression: A l’heure où le moindre smartphone est capable de produire des images photographiques d’une qualité étonnante, l’industrie textile traditionnelle ne sait pas encore transférer cette qualité sur tissu: Insuffisamment de netteté, et de richesse des tonalités.
- Le travail personnalisé: Pour une nouvelle création graphique à imprimer industriellement sur du tissu, les métrages doivent être très élevés pour que l’opération soit rentable, du fait de la complexité de la mise en place de tous les réglages d’impression, et cela interdit donc toute production individualisée, à la demande, sur des quantités moyennes ou restreintes.
- La réactivité: Du fait aussi de cette complexité de la fabrication, les coûts de main d’œuvre sont élevés et la production de tissus imprimés s’est vue largement délocalisée en Asie ces dernières années, allongeant considérablement les délais entre la commande d’un nouveau tissu imprimé, et sa disponibilité sur le marché.
- L’impact environnemental: Toutes les techniques traditionnelles donnent lieu à un gaspillage très important d’encre et de teinture, car seule une infime partie de cette matière première chère et toxique reste sur le tissu. De nombreux cycles de lavage et séchage sont nécessaires, provoquant une importante pollution des nappes phréatiques, et donnant lieu à une consommation d’énergie considérable.
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